mercredi 8 mai 2013

Blanche-Neige


De Jacob et Wilhem Grimm

Année de publication: XXXIIIème siècle

J'ai lu cette version du conte. Ce fut un grand moment de solitude.
Je vous la résume: Blanche-Neige a la peau blanche comme de la neige, les lèvres rouges comme le sang et les cheveux noirs comme de l’ébène. Sa mère, qui l’avait tant désirée, mourut en la mettant au monde. Son père se remaria et cela aurait pu bien se passer entre la jeune fille et sa belle-mère si celle-ci n’avait pas eu la curieuse idée de vouloir être la plus belle du monde. Au début elle y réussissait plutôt bien mais son miroir-magique-qui-parle lui dit un jour que Blanche-Neige, désormais âgée de 17 ans, était bien plus belle. Oh rage, oh désespoir de la marâtre dont le seul but sera d’éliminer sa rivale afin de retrouver le haut du podium. Elle embauche un chasseur afin de mener Blanche-neige dans la forêt et de l’y tuer. Pour preuve du travail accompli, il devra lui ramener son cœur et ses poumons. Le chasseur emmène donc la jeune fille dans la forêt (on se demande comment elle peut être bête au point de suivre un chasseur qu’elle ne connaît pas au milieu des bois). Mais Blanche-Neige est tellement belle que le chasseur ne peut se résoudre à la tuer et préfère la laisser s’enfuir. Il ramènera des abats de sanglier à la reine qu’elle fera cuisiner et mangera (je rappelle que ce conte est traditionnellement lu aux enfants). Blanche-Neige s’enfuit donc dans la forêt (alors que rentrer cafter à son père serait peut-être plus intéressant) et trouve une petite maison avec, à l’intérieur, tout en sept exemplaires : les chaises, les assiettes, les lits. Après avoir pillé un peu dans chaque assiette, Blanche-Neige s’endort dans le plus grand des lits. Lorsque eh oh ils rentrent du boulot, les sept nains trouvent Blanche-Neige et, parce qu’elle est jolie, acceptent de la garder chez eux en échange d’un  CDI de femme de ménage. Mais au château, le miroir-magique-qui-parle vend la mèche et l’obsession de tuer Blanche-Neige reprend la marâtre. Elle se déguise en vieille marchande et va vendre à BN un corset qu’elle lui serre si fort que la jeune fille tombe inanimée. Mais eh oh les sept nains rentrent du boulot, desserrent le corset, sauvent BN et lui conseille de ne plus ouvrir la porte. Bien sûr, lorsque la marâtre revient lui vendre un peigne empoisonné, elle s’empresse d’ouvrir la porte, de le mettre dans ses cheveux et de tomber inanimée. Bien sûr eh oh les sept nains rentrent du boulot et la sauvent une nouvelle fois. Mais il faut bien que la vilaine belle-mère essaient à nouveau de tuer BN vu que le miroir-magique-qui-parle (et ne sait pas garder un secret) lui raconte qu’elle est toujours vivante. Vient alors l’étape de la pomme empoisonnée qui cette fois-ci tuera bien BN (on n'y croyait plus) vu qu’elle est stupide et se laisse emberlificoter par la belle-mère déguisée en paysanne. Lorsque eh oh les sept nains rentrent du boulot, ils font tout ce qu’ils peuvent mais ne peuvent sauver BN. Alors ils la mettent dans un cercueil en verre pour que tout le monde voit que "oh mais elle est trop belle, même morte". Le prince qui passait par là tomba amoureux de son cadavre et l’emporta avec lui (les sept nains étaient d’accord). Sur le chemin, un des porteurs trébucha, ce qui décoinça le morceau de pomme empoisonnée et BN revint à la vie. Le prince ne s’en étonna pas, il était d’ailleurs si content qu’il l’épousa et BN (dont le cerveau, après avoir été tant privé d’oxygène, devait être défaillant) accepta. Et lorsque le miroir-magique-qui-parle dit à la vilaine belle-mère que la nouvelle souveraine était la plus belle, elle ne le supporta pas et devint  folle (oui parce que jusque là, elle était normale).

Mon avis complètement sarcastique : Blanche-Neige est une ravissante idiote qui ne tire jamais de leçon de ses erreurs. La marâtre est nulle pour les assassinats (on vérifie que la personne visée est bien morte avant de retourner au château se planter devant son miroir). Plus sérieusement, je n’aime pas beaucoup ce conte qui, je trouve, ne donne pas une bonne image de la femme : la belle-mère n’a d’autre but dans l’existence que d’être la plus belle (la psychologie du personnage n'est pas du tout développée comme dans le film Blanche-Neige et le chasseur où la reine est le personnage le plus intéressant). BN ne sait faire que le ménage et la cuisine et n’a trouvé ce job que grâce à son physique. Les sept nains sont des bûcherons vicelards. Le prince est un nécrophage. Bref, on imagine le niveau de conversation de tous ces personnages.

Blagues mises à part, des gens très biens ont écrit des analyses tout à fait sérieuses sur ce conte, notamment  un ouvrage que j’aime beaucoup : Psychanalyse des contes de fées  de Bruno Bettelheim. Il a également été repris, parodié, développé, modifié… par de nombreux auteurs. Enfin, il existe bien évidemment des versions illustrées pour enfants.

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